La question 3 n'existe sous cette forme que parce que les élèves auxquels j'ai montré le film travaillaient sur le Contrat Social en oeuvre suivie.
La dernière question peut - évidemment - pousser à controverse car elle semble supposer qu'on peut hiérarchiser les cultures... il est toujours intéressant de voir qui verra ce problème dans une classe. Et même si personne ne le voit, cela peut donner justement lieu à réflexion.
Eva Lerat
La controverse de Valladolid
Film de Jean-Claude Carrière
Questionnaire
Historiquement (source :
Wikipedia) : « La controverse
de Valladolid est un
débat qui opposa essentiellement le dominicain
Bartolomé
de Las Casas et le théologien
Juan
Ginés de Sepúlveda en deux séances d'un mois chacune (l'une en
1550
et l'autre en 1551)
au collège San Gregorio de Valladolid.
Il réunissait théologiens, juristes et administrateurs du royaume,
afin que, selon le souhait de Charles
Quint,
il se traite
et parle de la manière dont devaient se faire les conquêtes dans le
Nouveau Monde, suspendues par lui, pour qu'elles se fassent avec
justice et en sécurité de conscience.
La
question était de savoir si les Espagnols pouvaient coloniser le
Nouveau
Monde et
dominer les indigènes, les Amérindiens,
par droit de conquête, avec la justification morale pouvant
permettre de mettre
fin
à des modes de vie observés dans les civilisations précolombiennes,
notamment la pratique institutionnelle du sacrifice humain, ou si les
sociétés amérindiennes étaient légitimes malgré de tels
éléments et que seul le bon exemple devait être promu via une
colonisation-émigration. »
Le
film de Jean-Claude Carrière n'a pas une visée d'exactitude
historique, même si bien des points abordés sont documentés. Il
fait de cette controverse une sorte de tribunal visant à juger de
l'humanité des indiens d'Amérique, et c'est en tant que tel qu'il
nous intéresse ici.
- Les deux hommes opposent chacun une liste (qui de ce que les Indiens ignorent, qui de ce que les Indiens maîtrisent) afin d'appuyer leur thèse selon laquelle les Indiens seraient ou ne seraient pas des hommes comme eux. Relevez les divers items des deux listes. Certains items vous semblent-ils surprenants dans l'une ou l'autre liste ?
- Sepulveda fonde la supériorité « en droit » de la civilisation espagnole (et occidentale de manière générale) sur sa supériorité « de fait » : comment s'y prend-il ?
- « C'est un peuple de sauvages. Non seulement il est nécessaire de soumettre leur corps à l'esclavage mais leur esprit à la religion ! » Sepulveda suggère ici qu'il y aurait un droit de réduire ces Indiens en esclavage, faisant même référence à Aristote. Rousseau fait, lui aussi, référence à Aristote dans son œuvre Du Contrat social (Livre I, chap.2). Quel sort fait-il à cette inégalité de nature entre les hommes censée justifier l'esclavage ?
- Sepulveda, défend l'idée d'un « ordre naturel » lorsqu'il estime qu'il est naturel qu'il y ait domination sur les Indiens, « comme la forme domine la matière, comme l'âme domine le corps, comme l'homme domine l'animal, comme l'époux domine l'épouse et le père, l'enfant ». Un tel « ordre naturel » peut-il être, comme il l'affirme, « pour le bien de tous » ? Pourquoi ?
- Las Casas reproche à Sepulveda ses sophismes. Qu'est-ce qu'un sophisme ?
- Dire que « la faculté de rire n'appartient qu'à l'homme » signifie-t-il que tous les hommes doivent rire de la même chose ? ...que pour être un homme, faut-il avoir le même sens de l'humour ?
- Hiérarchiser les cultures peut-il permettre de hiérarchiser aussi les êtres ? Pourquoi ?
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