exercice sur introductions – présentation
Nous l’avons tous constaté : il est plus facile de « critiquer »
que de créer ex nihilo ;)
Trouvant un jour dans mes copies
des dissertations dont les intros avaient des caractéristiques très
différentes, j’ai essayé de fabriquer un petit exo. Un peu simpliste sans
doute, mais en début d’année il peut aider à comprendre quelques erreurs à ne
pas faire, ou aider à comprendre qu’un paragraphe peut être « structuré »
sans avoir été téléguidé par le prof. La question étant très simple dans un premier temps, il est possible de la travailler sans "connaissances" philosophiques associées.
Je ne lance jamais l'exercice sans un petit débat préalable.
Si je n’ai qu’une heure en tout, c’est
un peu la course : je laisse tomber quelques questions du questionnaire, mais je
n’abandonne pas le « débat » brainstorming qui vise surtout à mettre
en route la réflexion personnelle de chacun. D’autre part, ces intuitions « basiques »
se retrouvent dans les intros : l’élève s’y sent donc « chez lui »,
tout en n’ayant pas fait lui-même les erreurs constatées… c’est plutôt
confortable !
L'exercice lui-même :
J'avais d'abord laissé aux élèves le temps de lire...
Aujourd'hui, je préfère pratiquer directement à l'oral, en guidant un peu lorsque personne ne trouve spontanément.
Exemple 1ère question pour l'Introduction 2 : "Êtes-vous bien sûrs qu'il n'y a pas un rapport précis avec l'ensemble du sujet ?"... Souvent une réponse jaillit. C'est souvent le rapport aveugle-lumière-raison qui apparaît. Plus difficilement le rapport entre extrêmes et raison, car les élèves pensent spontanément que "les plus grandes joies" va avec raison, tandis que "les plus grandes peines" vont à l'encontre de la raison.
A la fin, lorsqu’on relit l’introduction
n°2, ils découvrent qu’elle est beaucoup plus riche qu’ils ne l’avaient pensé d’abord.
Mais je n’ai jamais eu de réactions dubitatives quant à son authenticité,
contrairement à un autre texte (texte certes très différent à tout point de vue :
c’était la petite rédaction d’une élève de CM2, intitulée « Moi »)
Limites de l’exercice :
Les élèves ont tendance à
reproduire la démarche de la « bonne » introduction dans la
dissertation suivante, malgré ma mise en garde.
Mais si c’est fait
intelligemment, c’est un peu bancal et ça fonctionne.
Sujet :
Est-il
raisonnable d’aimer ?
Questions
Intro 2 :
- Le terrain de départ est-il
en rapport avec la question posée par le sujet ? Justifiez votre réponse
- Cherchez la question qui se
rapproche le plus du sujet, qui l’explicite. Où est-elle placée ? Quelle
est sa fonction ?
Intro 7 :
- Que pensez-vous du point de
départ ? Comparez-le à celui de l’introduction 2.
- Quelle vous semble être
l’idée la plus intéressante de cette introduction ?
- Cette introduction
montre-t-elle le problème dans toute sa force ou bien laisse-t-elle déjà
entrevoir une possibilité de réponse ?
Intro 8 /
Intro 4 :
- Quel est le défaut
« évident » de chacune de ces introductions ? (ce n’est pas le
même)
Intro 1 – 6 –
8 :
- Que pensez-vous du point de
départ de ces introductions ?
Intro 5 :
- Pourquoi aussi a-t-il été
encadré ?
- Le cœur de cette
introduction est-il en rapport explicite avec le sujet ?
Intro 3 :
- Que remarquez-vous ici, au
niveau du point de départ ?
- La question a-t-elle été
suffisamment explicitée ?
- Que manque-t-il pour que le
problème soit bien posé ?
Exercice réalisé à partir de
copies d’élèves, dans les années 90 - Mireille. NICOLET
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